Le Roi de la Montagne/ I am the king of the castle
Le Roi de la Montagne /I am the king of the Castle, ou quand des enfants devenus grands veulent être le roi quel qu'en soit le prix.
Dans “I am the king of the castle… Le Roi de la Montagne…” j’utilise l’opposition qui existe entre une esthétique naïve quasi enfantine qui pourrait se rapprocher du « Petit Prince » de Antoine de Saint Exupéry et un contenu lourd de sens et de symbolique pour aborder les concepts de territoires, de justice et de gestion des ressources.
Le titre de l’œuvre joue de cette ambiguïté, c’est le titre d’une comptine que je chantais enfant. Aujourd’hui, avec mes yeux d’adulte, je découvre son non-sens et sa dangerosité. Être le roi, le premier, le plus haut, écraser l’autre (la deuxième phrase est you’re the dirty rascal) oui mais à quel prix ?
L’humanité a toujours imaginé qu’elle était le centre du monde, mais à l’échelle de la planète, elle n’est qu’un grain de sable, une milliseconde. C’est pourquoi dans cette œuvre je souhaite remettre notre planète au centre.
Le point d’entrée de l’œuvre est le noyau, brillant, mouvant où se mêlent l’ocre et le rouge, ensuite seulement la planète se dessine par le vide qu’elle laisse entre ses deux pôles. Plus que ce qui est, c’est ce qui n’est plus qui importe.
La forme qui se dessine dans l’air peut faire penser à un fruit rongé ou un sablier à la fois équilibré et inéluctable comme ce que notre action fait subir à notre terre.
Les pôles sont émaillés sur leur surface de couleurs claires et enfantines en opposition avec leur centre qui lui est en argile rouge brute.
L’ensemble de la planète est suspendu à hauteur d’enfant comme en apesanteur, mais ses attaches sont bien visibles soulignant l’équilibre précaire dans lequel elle est. Nous imaginons toujours les planètes en regardant vers le ciel, voir la nôtre de haut souligne sa vulnérabilité.
Au sol, comme des grains de sable qui se seraient échappés d’un sablier se trouve un monticule de figurines façonnées dans la même argile que les pôles.
L’espace autour de l’œuvre est libre afin que le public puisse circuler, au sol, sont disposés quelques sièges, pour que chacun puisse se poser et échanger sur ce qu’il perçoit. Créant, comme lors d’une veillée au coin du feu, un espace où nous serions libres d’imaginer un monde meilleur.